Enduits naturels
Après avoir découvert la permaculture, j’ai eu naturellement envie de ramener la terre dans l’architecture. Ce ne sont pas des idées rétrogrades, l’enjeu est bien de s’inspirer des techniques anciennes pour les mettre en œuvre avec les exigences et les outils d’aujourd’hui.
Avec ces matériaux bio-sourcés, il est possible de construire pour presque rien hormis l’investissement des premiers outils.
(informations en bas de page)
En Pratique :
Rendu fini : plus il y a de sable dans le mélange, moins la rétractation au séchage est importante, donc il y a moins de risque de craquelures. En contrepartie, plus l’enduit devient friable après finition. Il faut trouver où placer le curseur entre ces deux contraintes. Si l’enduit fini est trop friable, il est possible d’appliquer de l’amidon ou de la caséine pour encoller la surface et améliorer la tenue de la surface.
À l’application : moins il y a de sable, plus c’est collant (donc plus facile à projeter sur le mur), plus il y a de paille plus c’est isolant, et jusqu’à une certaine limite la paille aide à structurer le mélange, et donc aide à tenir sur le support.
Pendant le séchage : une passe pour resserrer l’enduit à la truelle fait pénétrer le sable dans l’épaisseur, et fait ressortir les matières collantes type argile et chaux à la surface. La surface finie sera d’autant plus lisse et et dure, donc résistante aux frottements à l’usage.
Le mélange : terre glaise du jardin, chaux aérienne éventuellement (10 à 20 % donne un extra de solidité en intérieur), sable, paille ou foin coupé fin.
La terre et la chaux ensemble sont la partie liante, celle qui colle le tout. Le sable et la paille sont des structures qui améliorent la tenue au séchage.
En gros, on cherche un volume de liant pour 5 volumes de sable.
Si vous utilisez la terre de votre sous-sol, il y a de grandes chances pour qu’il y ai déjà du sable. Il faut donc équilibrer en fonction.
Pour connaître les bonnes proportions, il faut tester avec différents mélanges. Il faut que ça colle au mur quand on lance une poignée d’enduit dessus. C’est le bon indicateur.
La fibre est importante, elle structure en profondeur. La paille est plus creuse, elle sera plus isolante, et son rendu fini sera plus grossier. Le foin est moins isolant, mais donne un rendu fini plus fin.
Pour hacher la paille ou le foin, faire un gros tas par terre et passer une tondeuse à gazon dessus. C’est très rapide.
Les Proportions : 1 liant, 5 sables, 3-5 fibres
Avant le chantier : Laisser tremper la terre au moins une semaine dans un tonneau ou une baignoire, avec un peu de crottin de cheval ou d’âne. Les bactéries présentes dans les crottins améliorent la plasticité des mélanges. La terre sera imbibée et se mélangera beaucoup mieux, peu importe la méthode de mélange utilisée (bétonnière ou au pied sous une bâche).
Si la terre n’est pas mise à tremper, des petits blocs resteront intactes dans le mélange et l’enduit ne sera pas homogène.
Si la terre n’est pas mise à tremper, des petits blocs resteront intactes dans le mélange et l’enduit ne sera pas homogène.
Séchage : Il est important que l’enduit ne sèche pas trop vite. Asperger tous les jours si le temps est trop chaud. Après quelques jours de séchage, et avant que l’enduit ne soit dur, serrer en appuyant sur la surface avec une truelle ou autre taloche en métal avec bord fin (voire coupant). Étape très physique mais qui vaut le coup. Cette étape donne une couche superficielle plus dure, et lisse.